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Nouvelles missions pour le pharmacien et Convention Nationale Pharmaceutique, quels sont les changements ?

Noémie Henriot
18 avril 2023
38 min.

Le métier de pharmacien se transforme et ses missions évoluent au fil des années.  Considéré comme le premier professionnel de santé de proximité, avec près de 22000 officines réparties sur le territoire français, le pharmacien a joué un rôle central dans le cadre de la crise sanitaire en matière de vaccination et de dépistage. Il confirme qu’il est un maillon essentiel du système de soin français.

La nouvelle convention signée en mars 2022, entre les syndicats des pharmaciens et l’Assurance Maladie, s’inscrit dans cette mouvance. Si elle renforce le rôle du pharmacien d’officine et son implication pour améliorer l’usage des produits de santé, elle permet également un élargissement de ses missions en matière de prévention, d’accompagnement des patients et de premier recours. La convention accompagne également un virage numérique inédit, en lien avec le déploiement de Mon espace santé, et en vue de la généralisation de la e-prescription.

Le métier de pharmacien évolue et cette transformation s’accélère depuis la crise de la COVID-19. Quelles sont ses nouvelles missions ? Quelles sont les évolutions suite à la nouvelle convention signée et quels impacts sur la profession ? Quels sont les outils numériques pour accompagner les pharmaciens dans la mise en place de ces nouveaux services aux patients ?

La vaccination en officine

Le bilan positif de la campagne de vaccination contre la grippe saisonnière et la mobilisation des pharmaciens durant la période de confinement pour prévenir, informer et garantir la continuité de la prise en charge de la population, prouvent que le pharmacien est un acteur de santé de proximité.  Cela contribue également à l’extension de ses prérogatives dans ce domaine.

Durant la campagne de vaccination contre la grippe saisonnière 2020-2021, plus d’un tiers des vaccins ont été administrés par des pharmaciens. Pendant la crise sanitaire, ils ont représenté jusqu’à 60 % des «vaccinateurs».

Depuis ce début d’année, les compétences vaccinales des pharmaciens s’élargissent. L’arrêté du 21 avril 2022 a fixe la liste des vaccins que les pharmaciens d’officine sont autorisés à administrer aux patients âgé de 16 ans et plus, depuis le 7 novembre 2022, aux suivants : la grippe saisonnière, la diphtérie, le tétanos, la poliomyélite, la coqueluche, les papillomavirus humains, les infections invasives à pneumocoque, l’hépatite A et B, le méningocoque de sérogroupe A, B, C, Y, W et la rage. Les pharmaciens pourront prescrire les vaccins à partir du 1er janvier 2023.

Ce service en officine permet de simplifier le parcours de soins et d’augmenter la couverture vaccinale des patients. Avec id.patient, le pharmacien peut accompagner le patient dans son parcours vaccinal : de la prise de rendez-vous avec RDV pharmaceutique, un service connecté à l’application patient PandaLab Ma santé, à l’alimentation de son espace numérique par la note de vaccination, en passant par l’administration du vaccin.

Le dépistage en officine

Grâce aux TROD (tests rapides d’orientation diagnostique), les pharmaciens proposent à leurs patients un dépistage rapide de certaines maladies telles que l’angine, la Covid-19, la grippe et l’évaluation du taux de glycémie.

Suite à la crise du COVID-19, depuis octobre 2020, le pharmacien est autorisé à effectuer un test antigénique par prélèvement nasal permettant un résultat en quinze minutes. Ce test présente l’avantage d’un diagnostic précoce avec l’obtention d’un résultat rapide. Le pharmacien réalise le prélèvement et également l’analyse. Plus de 50% des tests antigéniques sont réalisés par les pharmaciens et 80% des pharmacies ont effectué des vaccins anti Covid-19 et des tests antigéniques.

Depuis mai, les pharmaciens peuvent également remettre un kit de dépistage du cancer colorectal pour les patients de 50 à 74 ans.

Afin de faciliter le dépistage et la prise en charge des cystites aigües simples chez les femmes, le pharmacien suggère désormais un dépistage des infections urinaires.

Ces actes contribuent à limiter les dépistages tardifs pouvant mener à une évolution défavorable de la maladie ou à l’administration d’un mauvais traitement. Le pharmacien peut ainsi identifier une pathologie et orienter le patient vers un médecin dans les cas nécessaires. L’Ordre National des Pharmaciens souhaiterait développer le rôle du pharmacien dans le dépistage des maladies chroniques ainsi que les actions de prévention pour faciliter le parcours de soins des patients. RDV Pharmaceutique est un service qui permet de gérer la prise de rendez-vous et le flux patients. Depuis id.patient il est possible de prendre contact avec le médecin traitant via la messagerie de santé sécurisé pour communiquer les résultats de ces tests.

La téléconsultation en officine

Afin de combattre la désertification médicale du territoire, l’officine, de par sa proximité, a un véritable rôle de relais entre le patient et le reste du corps médical. Le pharmacien a pour rôle d’assister le professionnel de santé dans la réalisation de certains actes participant à l’examen clinique et d’accompagner le patient dans la bonne compréhension de la prise en charge proposée. Depuis le début d’année, 10% des pharmacies utilisent la téléconsultation. Pour cela, ils développent des espaces de confidentialité au sein de leurs officines pouvant accueillir un patient pour une téléconsultation avec son médecin.

La nouvelle convention nationale pharmaceutique définit de nouvelles modalités de rémunération pour développer cette pratique en officine afin d’améliorer le parcours et l’accès aux soins des patients. En effet, durant la première année de mise en place de la téléconsultation, le pharmacien bénéficie d’une prise en charge de l’équipement à hauteur de 1225€ TTC avec une rémunération en fonction du nombre de téléconsultation réalisée sur l’année.

Découvrez OffiTéléconsult, la solution de téléconsultation qui simplifie la connexion des patients avec leur médecin et la prise de mesures via des dispositifs médicaux connectés (tensiomètre, oxymètre, stéthoscope, otoscope, etc …).  

Le télésoin avec le pharmacien

 Le télésoin est une pratique de soins à distance, utilisant les nouvelles technologies de l’information et de la communication. Cela permet de prendre en charge à distance un patient, récupérer une ordonnance, prodiguer les conseils nécessaires et procéder au paiement en ligne en cas de besoin. Le patient peut donc consulter son pharmacien depuis chez lui, sans se déplacer. Très utile durant la crise sanitaire pour les patients en isolement ainsi que pour le suivi à domicile. Le télésoin s’adapte très bien à l’entretien pharmaceutique, au bilan de médication et à l’accompagnement de pathologies chroniques (réalisable après un premier entretien en présentiel). Cependant, ce service nécessite un équipement spécifique dans un lieu adapté qui respecte la confidentialité de l’échange, de disposer d’une vidéotransmission sur ordinateur ou tablette avec une webcam et d’une bonne connexion internet.

L’arrivée du télésoin est accélérée pendant la crise et officialisée suite au décret du 3 juin 2021. Cette pratique doit être inscrite dans le dossier du patient et relève d’une décision partagée entre le patient et le pharmacien.

Les bilans de médications et entretiens pharmaceutiques

En place depuis déjà plusieurs années, la réalisation du bilan de médication et des entretiens pharmaceutiques sera facilitée avec l’arrivée de nouveaux outils et le Ségur du numérique en santé. Dans le module id.patient, de votre logiciel id., vous saisissez puis alimentez automatiquement vos Entretiens Pharmaceutiques et Bilans de médication et transmettez ces documents au patient et aux professionnels de santé par le biais de la Messagerie Sécurisée de Santé. Dans le cadre d’une levée de doute ou d’un besoin d’informations complémentaires, PandaLab Pro permet de contacter de manière rapide et sécurisée les autres professionnels de santé qui participent à la prise en charge du patient.

Le pharmacien peut désormais réaliser un entretien court de la femme enceinte. Durant quelques minutes, au comptoir, il peut sensibiliser les femmes enceintes à la prise de médicaments pendant la grossesse, à prévenir du risque tératogène ou foetotoxique et à informer sur les risques de l’automédication.

La prise en charge de certaines pathologies en pharmacie : une expérimentation en cours en Bretagne

Depuis l’automne 2021, une expérimentation de prise en charge des patients en pharmacie pour plusieurs pathologies courantes est en test en Bretagne durant deux années. Des pharmaciens volontaires ont reçu une formation initiale et peuvent ainsi proposer une consultation pour différents cas (rhinite, maux de gorge, de tête ou de ventre, diarrhées, mal de dos, conjonctivite, infections urinaires ou encore la plaie simple). Cela permet d’effectuer un premier triage, de désengorger les urgences et d’apporter une solution face à la désertification médicale de certains territoires. Les premiers retours sont plutôt positifs puisque plus de 300 personnes ont déjà été pris en charge avec 99% de taux de satisfaction. L’expérimentation se termine fin 2023 et si les résultats sont concluants ce dispositif pourrait être étendu à tout le territoire.

D’autres expérimentations sont en cours afin de faire évoluer la profession.

Pour conclure …

La nouvelle convention nationale pharmaceutique incite les officines à s’équiper d’un logiciel métier d’officine référencé Ségur. Les nouveaux critères de ROSP poussent les pharmaciens à l’usage du numérique et à partager les données de santé : (Source esante.gouv.fr)

  • Usage DMP : jusqu’à 100 € par an si 90 % des accompagnements pharmaceutiques et bilans partagés de médication donnent lieu à une alimentation du dossier médical partagé (DMP) du patient (entrée en vigueur 2023).
  • Usage MS Santé : jusqu’à 240 € par an si 5 % des dispensations donnent lieu à des échanges mail via la messagerie sécurisée de santé (entrée en vigueur 2023).
  • Usage e-prescription : jusqu’à 250 € par an si 35 % des dispensations sont exécutées via le processus e-prescription (uniquement en 2023, à compter de 2024, l’objectif passe à 70 %).
  • Usage application carte vitale : Jusqu’à 50 € par an si 5 % des FSE sont réalisés avec l’application Carte Vitale (entrée en vigueur 2023, pour 2022, les 50 € sont automatiquement versés pour amorcer le sujet). 

Le financement du logiciel de gestion d’officine référencé Ségur est pris en charge par l’Etat. Il apportera des fonctionnalités qui permettront au pharmacien d’atteindre plus facilement ses objectifs et de faciliter son usage au quotidien. Découvrez id., la nouvelle identité LGPI, qui intègre une réponse à la fois conforme et innovante aux exigences Ségur.

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